Avec Romain Guyot, Patrick Messina ou Raphaël Sévère, clarinette

"Ce n'est pas pour vous, c'est pour les temps à venir" : voilà ce que répondait Beethoven aux interprètes déroutés par la première lecture du quatuor op.59/1 en 1807, au point d'évoquer une "musique de cinglé", naviguant de l'arrogance conquérante à la douleur solennelle et lugubre.

C'est au contraire sans la moindre révolte que Brahms livre avec le quintette op.115 comme un journal intime mais pudique dans lequel la voix de la clarinette s'enroule mélancoliquement comme une berceuse contemplative. On aime entendre dans cette oeuvre un crépuscule serein, un adieu paisible au monde que Brahms ne tardera pas à quitter en 1897. Le temps semble y être ralenti dans un clair-obscur suspendu mais pas immobile. 

Beethoven : Quatuor op. 59/1

Brahms : Quintette op.115 avec clarinette